Vu le nombre d’écrans solaires offerts sur le marché, comment choisir l’option la plus naturelle pour votre famille?
Soyons honnêtes : combien de personnes achètent-elles une crème solaire en fonction de son FPS (facteur de protection solaire)? La grande majorité d’entre nous! C’est probablement parce que nous avons tendance à croire qu’un FPS élevé protégera mieux notre peau et celle de nos enfants contre les rayons UV. Dans les faits, le FPS n’est pas le seul élément important : le type d’écran solaire utilisé aura aussi un impact sur votre peau et votre santé. Bien qu’en théorie, un écran solaire à FPS élevé (contenant une valeur FPS de 50 et plus) devrait fournir une protection optimale contre les dommages causés par le soleil, la réalité est toute autre. Contrairement aux croyances populaires, les allégations de protection des écrans solaires à FPS élevé sont souvent décevantes. Selon le National Cancer Institute, malgré l’augmentation de l’utilisation de la crème solaire, le taux de nouveaux cas de mélanome chez les adultes américains aurait triplé depuis les années 1970. De plus, les cas récents des jeunes enfants ayant subi de graves brûlures au second degré en raison de la haute teneur en produits chimiques dans leur écran solaire montrent à quel point il est important d’en choisir un qui est sécuritaire et efficace pour votre famille. Il reste à déterminer si les écrans solaires à FPS élevé sont vraiment plus sécuritaires pour votre famille… L’efficacité d’une crème solaire se mesure bien au-delà de son FPS. Voici trois raisons pour lesquelles un FPS élevé n’est pas aussi sécuritaire qu’on le pense.1. Un FPS élevé n’équivaut pas nécessairement à une meilleure protection solaire
Au cours des dernières années, de nombreux fabricants ont commercialisé des produits solaires avec des FPS de 70 ou même de 100, faisant croire aux consommateurs qu’ils offrent une meilleure protection. Malheureusement, les FPS élevés sont très trompeurs. Puisque les gens pensent être mieux protégés, ils ont tendance à passer plus de temps au soleil et à appliquer de l’écran solaire moins souvent, augmentant leurs risques de coups de soleil, de mélanomes et d’autres types de dommages cutanés. C’est pourquoi certains pays d’Europe ont imposé une limite des indices FPS à 50, voire même à 30. Il faut noter que les écrans solaires ayant un FPS de plus de 50 contiennent une dose plus élevée de filtres chimiques, vous exposant davantage à des substances inquiétantes pour votre santé selon les experts de l’EWG. De plus, un FPS de 60 n’est pas deux fois plus efficace qu’un FPS de 30, car le taux de protection n’augmente pas proportionnellement à l’indice FPS. Par exemple, selon le rapport annuel de l’Environmental Working Group (EWG), lorsqu’utilisé correctement, un FPS 30 bloquera 96,7 % des rayons UVB, tandis qu’un FPS 70 en bloquera 98,5 %, ce qui représente une protection additionnelle de 1,8 % pour plus du double du FPS.2. Un FPS élevé protège des rayons UVB. Mais qu’en est-il des UVA?
Il existe deux types de rayons UV – les UVA et les UVB – et ils affectent votre peau de manière différente. Les rayons UVB sont la principale cause des coups de soleil, tandis que les rayons UVA atteignent les couches les plus profondes de la peau et provoquent un vieillissement prématuré et d’autres types de dommages cutanés. Les deux types augmentent votre risque de cancer de la peau. Le FPS d’un écran solaire mesure la protection contre les rayons UVB, mais ne mesure aucunement le degré de protection contre les rayons UVA, principalement responsables du vieillissement prématuré de la peau et du mélanome. En fait, la plupart des écrans solaires américains n’offrent pas une protection adéquate contre les rayons UVA, et encore moins les produits au FPS élevé. Afin d’obtenir une valeur FPS plus élevée, les fabricants doivent ajouter des filtres UVB, ce qui augmente le FPS mais cause un déséquilibre entre la protection UVA et UVB. De nos jours, les écrans solaires américains n’indiquent aucunement la protection UVA qu’ils fournissent. Les directives européennes sur les écrans solaires exigent quant à elles que la protection UVA d’un produit soit au moins égale au tiers de sa protection UVB.Alors, quel est le moyen le plus sûr et le plus efficace pour protéger votre peau contre les rayons UVA?
3. L’impact des FPS élevés sur votre santé
Il existe deux principaux types de crèmes solaires : chimiques et physiques (ou minérales). Les deux protègent la peau de manière différente. Les écrans solaires chimiques contiennent des ingrédients actifs qui absorbent les rayons UV en provoquant une réaction chimique sur la peau pour la protéger des rayons nocifs. Les filtres physiques (ou minéraux), pour leur part, forment une barrière physique pour bloquer et réfléchir les rayons du soleil.Filtres chimiques
Beaucoup d’écrans solaires contiennent des ingrédients pouvant avoir des répercussions sur votre bien-être. Les produits à FPS élevé contiennent plus d’ingrédients inquiètants que les filtres solaires ayant un FPS plus faible. Lorsqu’ils sont activés par le soleil, ces filtres chimiques provoquent une réaction sur la surface de la peau pour absorber les rayons UV*.
Identifier les ingrédients des écrans solaires à éviter
1) L’oxybenzone : Présent dans près de 65 % des écrans solaires non minéraux selon la base de données solaire de l’EWG, l’oxybenzone peut pénétrer facilement à travers la peau, et imiter et perturber les fonctions hormonales. Les recherches indiquent qu’il peut même perturber le système hormonal des nouveau-nés. Il semble donc contre-intuitif d’utiliser l’oxybenzone pour se protéger contre les dommages solaires alors qu’il peut avoir des effets néfastes sur la santé à long terme. Risque pour la santé : 8 (élévé)
2) L’octinoxate : Connu pour son taux d’absorption élevé, cet ingrédient communément utilisé dans les écrans solaires a des effets néfastes sur le corps. Il peut interférer dans la signalisation cellulaire (communication entre les cellules) et provoquer des changements biochimiques. Par exemple, des études sur les effets de l’octinoxate sur les animaux démontrent une influence directe sur les hormones reproductives. Risque pour la santé : 6 (modéré)
3) L’homosalate : Présent dans près de 45 % des écrans solaires américains, ce filtre UV est un ingrédient de parfum et un agent de conservation qui contient des contaminants pouvant provoquer des réactions allergiques. Il est également connu pour perturber les niveaux d’œstrogène, d’androgène et de progestérone. En outre, la lumière du soleil décompose ce produit chimique en sous-produits nocifs qui peuvent pénétrer la peau. Risque pour la santé : 4 (modéré)
4) L’octisalate : Ingrédient chimique affichant un niveau de toxicité modéré à faible, l’octisalate peut pénétrer la peau et provoquer des allergies cutanées. Risque pour la santé : 4 (modéré)
5) Le benzophénone-2 (BP-2) : Ingrédient de parfum et absorbeur UV chimique, le benzophenone-2 peut provoquer diverses réactions cutanées, y compris : acné, éruptions cutanées, brûlures, ampoules, sécheresse et démangeaisons, ainsi que rougeurs, picotements, gonflements et même resserrement de la peau. Il est aussi reconnu pour endommager les récifs de corail lorsqu’il s’accumule dans les milieux aquatiques. Risque pour la santé : 4 (modéré)
6) L’octocrylène : L’octocrylène peut interférer dans la signalisation cellulaire et provoquer des changements biochimiques. Il a également des taux relativement élevés d’allergie cutanée. Risque pour la santé : 3 (modéré)
7) L’avobenzone : L’avobenzone, un autre ingrédient trouvé dans les produits de soins solaires, est un allergène cutané potentiel. Puisque cet ingrédient se décompose sous le soleil, il peut causer des taux relativement élevés d’allergies cutanées. Risque pour la santé : 2 (faible)
Filtres physiques (minéraux)
Les filtres solaires physiques ou minéraux recourent à deux principaux ingrédients : l’oxyde de zinc (naturellement présent dans les cellules) et le dioxyde de titane, qui forment une barrière physique sur la peau pour réfléchir, disperser et absorber les rayons UVA et UVB. Les filtres physiques (minéraux) peuvent se retrouver sous forme nano ou non-nano. Les nanoparticules sont de minuscules particules qui pourraient être absorbées par la peau et se retrouver dans le sang. Toutefois, il n’existe pas encore beaucoup de données sur leur impact sur la santé lors d’une utilisation directe sur la peau, comme dans le cas d’une crème solaire. Le dioxyde de titane est toujours composé de nanoparticules qui auraient le potentiel de pénétrer la circulation sanguine. Il est sécuritaire lorsqu’il est utilisé en lotion ou en crème, mais peut présenter un danger pour la santé sous forme d’aérosol. En effet, le CIRC (Centre international de Recherche sur le Cancer) a constaté certains effets potentiellement cancérigènes du dioxyde de titane lorsqu’il est sous forme d’aérosol, puisqu’il peut être inhalé à travers les poumons."Selon les experts de l’organisme EWG, le choix le plus sécuritaire est une crème solaire physique minérale d’oxyde de zinc non nano."
Autres ingrédients préoccupants présents dans certains écrans solaires
En plus des filtres chimiques, d’autres substances potentiellement inquiétantes peuvent être ajoutées aux crèmes solaires*. Avant d’en acheter, assurez-vous de lire attentivement les étiquettes et portez une attention particulière à ces ingrédients :
1) La vitamine A (palmitate de rétinyle) : Bien que la vitamine A soit un antioxydant connu pour ralentir le vieillissement cutané, une étude menée par des scientifiques américains suggère que le palmitate de rétinyle, une forme de vitamine A, peut en fait accélérer le développement des tumeurs et des lésions cutanées lorsqu’elle est exposée au soleil. Sachant que le palmitate de rétinyle est ajouté à au moins 120 écrans solaires, près de 70 hydratants FPS et 8 produits pour les lèvres aux États-Unis, l’EWG met en garde contre l’utilisation excessive de la vitamine A. Risque pour la santé : 9 (élevé)
2) Les parabènes et le méthylisothiazolinone (MIT) : Les parabènes, souvent remplacés par un ingrédient également préoccupant tel que le méthylisothiazolinone (MIT), sont des agents de conservation courants pouvant provoquer des réactions cutanées ou allergiques, et qui démontrent des signes de neurotoxicité. Le MIT est utilisé seul ou en combinaison avec un agent de conservation chimique appelé méthylchloroisothiazolinone (MCI), un sensibilisant cutané et potentiel allergène. Risque pour la santé : 7 (élevé)
3) Le polyéthylène glycol (PEG) : Habituellement trouvé sur les étiquettes sous l’appellation « PEG » et suivi d’un numéro (PEG-6, par exemple), ce composé chimique est contaminé par des substances potentiellement cancérigènes telles que le 1,4-dioxane et l’oxyde d’éthylène. Risque pour la santé : 3 (modéré) *Selon les critères de l'EWG